05 Déc 2014

Le plan de lutte BVD : une stratégie payante

Caractéristiques de l’élevage :

EARL BEUDAT – CUYALA Jean-Luc de Ledeuix

Installation en 1984 ; 66 ha d’herbage pour une SAU de 78 ha ; troupeau de 64 vaches de race Blonde d’Aquitaine ; système naisseur traditionnel.

 

En 2006, Jean-Luc CUYALA choisi, sur conseil de son vétérinaire traitant, de souscrire un plan d’aide à l’assainissement de la BVD suite à un important épisode de diarrhées sur les veaux, accompagnés de problèmes de reproduction (avortements, retours en chaleurs, …). Il nous raconte son expérience.

Les prairies de l’exploitation sont, pour la majeure partie, groupées sur un seul îlot, situé à proximité de l’exploitation.  Le cheptel ne transhume pas, et n’a aucun contact avec les troupeaux voisins.

Depuis l’installation, l’augmentation du cheptel s’est faite progressivement et exclusivement en auto-renouvellement. Autrefois élevage naisseur-engraisseur, la structure a su s’adapter selon les problématiques d’élevages rencontrées (chute des cours du taurillon, BVD…) pour se consacrer uniquement à la production de broutards à partir de 2005.

La campagne 2006 se révèle être catastrophique, les jeunes bovins présents sur l’exploitation deviennent moins résistants et rencontrent des problèmes de diarrhée. En parallèle, l’IVV (Intervalle Vêlage-Vêlage) commence à se dégrader et des avortements ont lieu. Le vétérinaire est appelé systématiquement et des traitements sont mis en place (antibiotiques, perfusions…) sur les veaux à diarrhées. A ce moment-là, il pouvait intervenir jusqu’à 3 ou 4 fois  par jour.

Malgré cela, les pertes continuent. Nous décidons alors d’effectuer des recherches. Des prélèvements de selles ainsi que des prises de sang sur les veaux à diarrhées et sur les vaches ayant avortées sont effectuées. En parallèle, un dossier est ouvert au GDS64 afin d’obtenir une indemnisation pour les frais d’analyses et les pertes rencontrées.

Début 2006, un veau malade est dépisté IPI : sur conseil du vétérinaire et du technicien du GDS, je choisi de l’abattre en suivant et d’ouvrir un plan de lutte. Un dépistage vis-à-vis de la BVD est alors réalisé sur tous les bovins présents sur l’exploitation. Il s’avère qu’une grosse partie de l’effectif adulte se révèle être immunisé et donc séropositives. Seules les vaches négatives nécessiteront d’être vaccinées.

Une « chasse aux IPI » est alors engagée; en particulier sur les jeunes bovins de moins de 6 mois présents mais aussi sur tous les veaux à naître durant une année environ. Finalement, aucun autre animal ne sera contrôlé IPI. A cette période, une nette amélioration se faisait déjà ressentir sur l’exploitation. Par la suite, le protocole prévoyait la mise en  place d’un dépistage sérologique sur dix génisses sentinelles (âgées de 6 à 24 mois) chaque année à la même période. Pour faciliter la manutention, cette analyse était effectuée lors de la prophylaxie.

En 2009 et 2010, les sondages sur génisses démontraient qu’une à deux génisses étaient encore séropositives.

Ce n’est qu’en 2011 puis début 2014 que ces sondages se sont révélés  négatifs en totalité et consécutivement. Le plan de lutte a alors pu être cloturé.

Dans l’ensemble, cette action m’a parue plutôt facile à mettre en œuvre grâce au suivi et aux conseils que m’ont apportés mon vétérinaire et le technicien du GDS.

Cette expérience m’a permis d’adopter de nouvelles pratiques (pédiluve systématique, protections pour lutter contre les courants d’air dans les box à veaux, désinfection annuelle du bâtiment, …), et donc d’améliorer l’état sanitaire général de mon troupeau.

Toutefois, je tiens à préciser que pour que le plan de lutte soit efficace, il est très important d’intervenir rapidement dès les premiers symptômes en contactant le vétérinaire. La mise en place de ce type de protocole nécessite beaucoup de suivi et de patience de la part de l’éleveur, mais elle s’avère efficace et permet de s’assainir.

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